COMMENT REALISER SON JARDIN
extrait Le tapis vert
Comment réaliser son jardin est une intervention sur le livre eponyme du paysagiste Raymond Roussel.
Pétunia est l’incarnation d'un souvenir d’enfance amer et édulcoré dont les récit poétique et fictionnels viennent interférer avec les récits originaux.
Mi-chair mi-végétal, Pétunia navigue entre
fantasme et réalité, troublé•e par une relation en
tension aux paysages ruraux de son adolescence.
Par un jeu d’effacements, d’ajouts et de reconstitutions, le livre se déforme, se digère et se recompose.
Comment Réaliser son Jadin, Raymond Roussel, introduction par M. FUCHS, éditions Massin, non daté.
Les éditions Massin
se spécialisent dans la presse de décoration,
elles sont connues pour leurs revues Art & décoration, Maison & tra-
vaux etc
Dans les années 90, des travaux de transgenèse sur la colorisation des pétunia aurait accidentellement permis d’identifier le principe de l’ARN messager.
“
Pétunia est avachie dans la rosée. Son ventre caresse le tapis vert et son cul comme le matin brille sous les astres.
De retour en enfance, Pétunia s’ennuie dans le jardin d’une maison pavillonnaire d’une commune française. Ses doigts parcourent les herbes grasses, y cherchent la chance, cette luck qui ne lui sourit pas. Elle arrache aux pâquerettes leurs pétales en rejouant le drame passionnément, à la folie… Pétunia est une fem-fleur.
Elle n’est pas glamour, trouve sa poésie dans les Télé7jours qui s’entassent dans la corbeille des WC, se rêve en jet d’encre sur les pages glossy d’une revue people. C’est une jolie plante, jeune fem fanée dans des sap fast fashion.
Elle a les rêves qu’on lui a fait : gagner sa vie et se tirer d’ici. Mais Pétunia à la flemme et sa vie est trop engourdie, alourdie par des horizons plats et prévisibles. Teenager ne connait rien au monde, à l’au-de-là de ses campagnes, à l’odeur des désirs qui poussent dans ses organes. Etamine pistil lui retournent le ventre comme l’adolescence. She needs to grow, qu’on prenne soin d’elle, trouver des idoles qui parlent à ses entrailles. Ou alors les objets de ses désirs s’éteignent dans les gravats, dans la terre toute retournée, dans les bruits de pelleteuses des jardins qu’on se fabrique. ”